Limpide et transparente, l’aigue-marine hésite entre le ciel et la mer. Sa teinte unique sied parfaitement aux blondes … mais va si bien aux brunes ! Cette variété de béryl est pratiquement toujours citée parmi les cinq pierres précieuses les plus prisées du public.
«Plus bleu que le bleu de tes yeux, je ne vois rien de mieux, même le bleu des cieux …». Cette chanson de Charles Aznavour reste fredonnée par les passionnés de l’aigue-marine. Elle décline sa teinte bleu-ciel dans tous ses tons, du vert au bleu-acier, et ses saturations, de la plus faible à la plus soutenue.
Du latin de cuisine
Votre latin de cuisine suffira amplement pour décrypter l’origine du nom: «aqua» pour eau et «mare» pour mer. C’est donc tout naturellement qu’elle est offerte en talisman aux marins. Pourtant, rares sont les vieux loups de mer barbus à porter, au bout d’une chaîne, cette pierre à l’éclat subtil. Ce bleu azuréen exprime également la sagesse et l’équilibre. Nuance identique à celle du manteau de la Vierge, l’aigue-marine, offerte en cadeau de fiançailles, accorderait un mariage heureux.
Beaucoup de qualités
Appartenant à la même famille que l’émeraude (verte), la morganite (rose) ou l’héliodore (jaune-doré), l’aigue-marine possède de nombreuses qualités. Pour commencer, contrairement à l’émeraude dont les jardins et les givres sont souvent très visibles, cette gemme est généralement totalement transparente à l’œil nu. Elle est aisément disponible en grands cristaux. Sur l’échelle de Mohs, qui exprime la résistance aux rayes, à l’usure à l’abrasion, elle se situe entre 7.5 et 8.0, ce qui fait d’elle une pierre résistante. Mais c’est son éclat et sa transparence qui remportent l’adhésion de tous. Plus le bleu est soutenu, moins la couleur tire sur le verdâtre et plus la pierre est recherchée. Sa teinte est due à la présence de fer se rajoutant à sa composition chimique de base.
Brésil, le plus important producteur
Les aigues-marines au bleu le plus intense ont été découvertes au Brésil, qui reste aujourd’hui encore le producteur le plus important de ces gemmes. La fameuse mine, malheureusement épuisée, de Santa Maria de Itabira, est une source historique qui fait encore rêver tous les amateurs. Les teintes étaient exceptionnelles et on allait jusqu’à dire que les pierres brillaient dans la nuit. Si vous voyagez, recherchez-les au Mozambique, au Nigéria, en Zambie, à Madagascar (surnommée l’Ile des Béryls), en Afghanistan ou encore au Pakistan.
Au Brésil, les meilleurs spécialistes de cette gemme se targuent d’avoir «dans l’œil» 300 nuances de bleu de ciel ou de mer … Si vous êtes du mois de mars, une seule pierre vous suffira et ce sera, naturellement, la plus belle.
Catherine De Vincenti
