Sandra Anon se sent plus bijoutière que joaillière. Elle s’inspire essentiellement de la nature et de tout ce qu’elle peut rapporter de ses balades en forêt. Dans sa «grotte», son atelier en sous-sol, elle aime travailler l’argent, l’or mais aussi des matières plus modernes comme le plexy de couleur. Avec Luciano, son designer de compagnon, ils se lancent, parfois, des défis sur un thème et sont ravis d’aller jusqu’au bout de leurs compétences. Actuellement, Sandra explore le bijou pour homme. Si le monde se remet à tourner rond, avec ou sans Covid, elle reprendra les salons en Europe pour l’inspiration et participera à nouveau au Salon du Mariage arrêté depuis deux ans pour cause de pandémie.
Gold’Or: Comment et pourquoi avoir choisi la bijouterie?
Sandra Anon: J’ai toujours aimé bricoler et créer des parures avec ce que j’avais sous la main: papier, boulon, fil métallique, perles, etc. A l’âge où il a fallu faire le choix d’un métier, cela a été facile pour moi. J’ai fais un stage chez la bijoutière lausannoise Sabine Gonard et cela a été une évidence. J’ai poursuivi à l’Ecole Technique de la Vallée de Joux (ETVJ) et me voilà partie pour une vie d’étincelles à en mettre plein les yeux.
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin?
Mes deux enfants … et mon ventre qui gargouille! Aimer ce que je fais, c’est me sentir libre et heureuse.
Comment avez-vous trouvé votre atelier?
Après avoir visité plusieurs lieux, j’ai été séduite par cette petite «grotte» bien cachée au cœur d’un quartier résidentiel chic de Lausanne, à quelques pas du centre. Mon atelier «Petite étincelle» est toujours en évolution et en transformation selon qui je reçois. Pour un rendez-vous concernant des alliances, il faut créer un moment privilégié avec de la musique d’ambiance, une tasse de thé, car il faut que les couples se livrent un peu. Pour une journée découverte, les prototypes et les essais seront de sortie. Pour une démonstration, il sera sécurisé mais surprenant. Pour un atelier anniversaire, il sera plus festif et … pour une interview avec Gold’Or, il sera peut-être un peu mieux rangé.
Travaillez-vous à l’ancienne ou avec la technologie moderne?
A l’ancienne, la plupart du temps. Selon les projets ou au gré de mes envies, je fais appel à différentes techniques de base ou aux technologies les plus récentes telles l’impression 3D, la soudure laser. Je laisse toujours une porte ouverte à l’instinct et, parfois, à l’accident.
Etes-vous écolo?
Je pense que le terme «développement durable» serait plus exact. Il ne faut pas se limiter au recyclage. Néanmoins, la matière que j’utilise vient en majorité de chez Gyr, avec leur label Oekogold. Je choisis mes chaînes chez Wassner. Ces deux entreprises reflètent, pour moi, une démarche plus juste au niveau des ressources sur l’ensemble du cycle de vie du matériau.
Comment qualifieriez-vous votre style?
Un brin de nature et tout en rondeur! J’aime voir les étincelles dans les yeux de mes clients : les futurs mariés pour les alliances ou les papas qui viennent choisir un cadeau de naissance. Je répare et restaure tous les bijoux lorsque c’est possible, qu’ils soient en métaux précieux ou fantaisie, et souvent l’émotion se lit sur le visage d’une personne qui pensait ne plus pouvoir le porter.
Pour terminer, quel(le) collègue pourrais-je rencontrer pour poursuivre cette série d’entretien?
J’ai une liste de consœurs talentueuses à votre disposition. S’il faut n’en choisir qu’une, je dirais Sarah Zanoli, à Corsier sur Vevey, qui aime travailler la joaillerie. Son style me plaît. Vous pouvez le découvrir dans son atelier «Graines d’Etoiles», sur Instagram ou Facebook.
Catherine de Vincenti