Toutes les pierres recèlent un monde intérieur souvent insoupçonné et invisible à l’œil nu. Ces «inclusions» signent le travail de la nature et permettent de différencier une pierre naturelle d’une pierre synthétique ou d’une imitation. Durant cette année 2020, nous nous attacherons à vous faire découvrir le fabuleux univers des inclusions et mettrons sur le devant de la scène quelques gemmologues renommés pour leur travail en macro-micro photographie.
Les pierres précieuses font généralement rêver toute personne normalement constituée! La beauté des teintes et leurs nuances, les textures diverses, de soyeuses à fibreuses, ne font pas seulement étinceler les yeux des femmes. Les transparences et les brillances variées intriguent. Enfin, l’Homme vient mettre son grain de sel avec la «beauté ajoutée» grâce à sa science de la taille, de l’emplacement symétrique des facettes et de leur nombre.
Pierres pudiques ou audacieuses
Pourtant, un large fragment de ce monde minéral reste inconnu pour la plupart d’entre nous: un univers secret masqué par les coloris et les textures. Cachées, enfouies, parfois microscopiques, les inclusions semblent vivre leur vie au cœur de la pierre et ne se révèlent que grâce au microscope binoculaire qui agrandit l’image plusieurs dizaines de fois. Néanmoins, une loupe de bijoutier à 10X, aplanétique (qui ne bombe pas les lignes droites), achromatique (qui ne contient pas de lentille colorée) et une bonne source lumineuse suffisent souvent pour se faire plaisir. Heureusement, un certain nombre de pierres sont un peu indécentes et s’offrent quasiment toutes nues ! Nombre de ces caractéristiques minérales sont visibles à l’œil nu dans certains quartz, par exemple.
Qu’est-ce qu’une inclusion?
Incluse, enfermée, cannibalisée, entourée, enfoncée, étouffée, l’inclusion, en général avec discrétion mais parfois avec panache et au grand jour, vit sa vie au cœur de la pierre. Un solide, un liquide, un gaz, une fissure de tension, une fracture interne sont autant de «particularités de cristallisation», témoins de l’évolution chaotique du monde des profondeurs. Elles signent habilement le tableau exécuté par la Nature qui, comme chacun sait, ne fait jamais les choses avec perfection mais toujours avec fantaisie!
Les inclusions sont-elles positives ou négatives?
Positives ou négatives, les inclusions sont souvent des preuves! Preuves d’une pierre naturelle ou preuve d’une pierre synthétique. Elles sont parfois diagnostiques d’une provenance géographique et même d’une mine particulière. Malheureusement, elles sont souvent «générales», montrant, par exemple, des figures «d’empreintes digitales» qui n’expliquent pas grand chose. Certaines gemmes comme les rubis et les émeraudes sont rarement exemptes de caractéristiques alors que d’autres se développent en de vastes cristaux très propres comme l’aigue-marine, par exemple. Trop d’inclusions nuisent à la transparence mais aucune inclusion ne permet pas de se déterminer.
Les traqueurs d’images
De nombreux gemmologues aiment photographier les inclusions grâce à un appareil photo modifié pour être introduit dans un oculaire du microscope et de bonnes sources lumineuses. Certains sont devenus des «stars» internationales grâce à des clichés exceptionnels. Cette nouvelle série d’articles vous permettra de faire leur connaissance. Ils se nomment Michaël Hügi (CH), Laurent Massi (F) ou Richard W. et Billie Hughes (TH), etc. – Rendez-vous dans les prochains numéros de votre magazine Gold’Or!