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GemGenève, où les bijoux anciens ont droit à une seconde jeunesse!

Pour sa 9e édition du 8 au 11 mai, GemGenève transcende, à nouveau, toutes les frontières entre négociants en pierres précieuses: des experts en bijoux anciens, vintage ou pièces historiques, un espace pour les métiers d’art, un autre où les «jeunes pousses» et quelques talents confirmés peuvent s’épanouir, un réseau d’écoles partenaires valorisant l’apprentissage et encourageant l’excellence… et vous, amoureux des gemmes et des bijoux anciens ou modernes.

S’il est désormais totalement admis que le salon genevois est une passerelle entre tous les mondes de la joaillerie, chaque rendez-vous apporte son lot de nouveautés. Cette année, deux écoles étrangères viennent enrichir le réseau des formations suisses. La Société Royale Belge de Gemmologie (SRBG), fondée il y a un demi-siècle, sera présente pour décrire son programme complet de deux ans, ainsi que ses stages d’initiation à la gemmologie destinés aux amateurs et passionnés. De son côté, la Galdus School de Milan, parrainée par Laura Inghirami, fondatrice du média Donna Jewels, propose des parcours professionnels visant à explorer et valoriser les talents des jeunes et des adultes pour les aider à réussir dans le monde du travail. Ces deux institutions offrent des opportunités supplémentaires pour découvrir sa vocation et choisir sa future formation.

Enzo Liverino est un spécialiste très reconnu du corail et particulièrement de celui dit de «Sciacca» qui se pêche près des côtes siciliennes. Bénitier en corail de Sciacca et camée de coquillage. Photo: Enzo Liverino.

Lors de cette édition 2025, plusieurs prix viendront récompenser des projets particulièrement créatifs, proposés par le collectif d’institutions, dont le désormais classique prix de la Fondation Eric Horovitz. La remise des prix sera présidée par le jeune directeur du salon, Mathieu Dekeukelaire, qui s’investit de plus en plus dans l’univers du bijou et se fait même happer par ce dernier! GemGenève met souvent en lumière les jeunes talents, qu’ils soient apprentis ou professionnels. Il est donc bon de rappeler que l’entrée au salon est gratuite pour les moins de 18 ans et les étudiants intéressés par les métiers de la joaillerie. En 2024, les jeunes de moins de 30 ans représentaient 22 pour cent des entrées. Pas mal, non?

Un regard sur la bijouterie et joaillerie masculine avec Mathieu Dekeukelaire qui porte sur sa veste deux broches de la créatrice chinoise A.win Siu, de retour à GemGenève pour l’édition 2025. Broches en aluminium, titane et émail. Photo: GemGenève.

Une neuvième édition sous le signe de l’Art déco

À l’occasion du 100e anniversaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris (Gold’Or 2/25), GemGenève dédie cette année son exposition au mouvement artistique Art déco qui a marqué le siècle. Fondé par deux éminents marchands de bijoux anciens, Thomas Faerber et Ronny Totah, le salon rend hommage à ce style qu’ils chérissent et dont ils ont exposé certains chefs-d’œuvre dans leurs vitrines, au fil des ans. Près d’une centaine de pièces, incluant bijoux, haute couture, sculptures et mobilier, seront présentées. L’Art déco, considéré comme l’une des périodes les plus créatives de l’histoire du bijou et de l’art du XXe siècle, est un style pluridisciplinaire qui a embrassé l’ensemble des métiers d’art. L’exposition réunit des bijoux provenant de collections privées et institutionnelles, avec la participation de plusieurs exposants* du salon qui ont prêté certaines de leurs plus belles pièces pour ce projet exceptionnel.

Tout l’univers new-yorkais sur cet impressionnant bracelet-manchette en platine, du fameux Chrysler Building à la statue de la Liberté. Platine et diamants de tailles diverses. Collection et photo: Faerber Collection.

Les marchands mis en évidence

«Ce que j’aime avec ce salon, s’enthousiasme Françoise Tschudin, gemmologue à Neuchâtel, c’est qu’il est possible de faire la connaissance de grands marchands qui, pour nous, sont des stars. Ils sont accessibles, parlent volontiers et un dialogue s’instaure facilement. Une pièce vous plaît? Ils la sortent de la vitrine, vous en décrivent les atouts, l’histoire, et vous laissent l’admirer de près». Mais elle ne manque pas d’ajouter: «Étant gemmologue de longue date, c’est également l’occasion de voir des pierres exceptionnelles, de pouvoir en discuter avec les laboratoires de gemmologie présents. Ce qui est formidable, c’est le choix! Un saphir du Cachemire, une splendide émeraude colombienne, un étonnant rubis birman, j’en ai vu de nombreux dans ma carrière mais autant qu’ici, jamais!»

Magnifique manchette Art déco en platine, env. 1930, sertie de diamants et de rubis gravés dans le style Tutti Frutti. Photo: Paul Fisher Inc.

Un regard sur la joaillerie masculine

L’année dernière, il était de bon ton pour certains messieurs participant au salon de porter une broche sur leur veste, qu’elle soit classique ou plus originale. La plupart des femmes ont adoré cette petite révolution. Il est bon de rappeler qu’au cours des siècles, les bijoux ont souvent été l’apanage des hommes. Le chef de tribu, c’était le monsieur qui croulait sous les coquillages, les pierres ou les pendentifs en croc d’animal sauvage. Mesdames, soyez prudentes! Les hommes pourraient avoir envie de vous ravir à nouveau vos joyaux! Depuis une quinzaine d’années, la bijouterie et la joaillerie masculines connaissent un regain d’intérêt. Ronny Totah a étudié cette transformation: «Les hommes ont changé leur rapport aux bijoux et à la joaillerie. Aujourd’hui, ils représentent parfois jusqu’à 30 pour cent de la clientèle des créateurs ou de certaines marques.» Un visiteur régulier de GemGenève ajoute: «Le bijou est de moins en moins «genré». Le bijou unisexe, que l’on s’échange volontiers, est franchement en vogue». Ce salon offre de belles découvertes, particulièrement pour les amateurs de broches, dont on annonce presque chaque année le retour.

Bague «pont» typique d’un Art déco de la fin des années 30. Les bijoux et montres des années 20 sont souvent en or jaune mais dès le début des années 30, ils deviennent «gris» grâce au travail du platine. Photo: Mellen Inc.

Et les matières organiques?

Perles de Conque, perles fines, nacre et autres matières organiques sont toujours très présentes lors du salon. Mais c’est le corail qui fait un retour en force depuis quelques années. Prisé depuis l’Antiquité et, de nos jours, par les grandes maisons de joaillerie, l’Art déco a été une de ses périodes de gloire. Contrastant admirablement avec l’onyx ou le lapis lazuli, provenant d’Afghanistan, le corail a animé les bijoux Art déco. Un de ses plus grands spécialistes, l’Italien Enzo Liverino, est présent à GemGenève avec des pièces époustouflantes et, peut-être, un livre qu’il s’apprête à publier intitulé «Wonder Sciacca». Un ouvrage entièrement dédié au corail de Sciacca, réputé pour sa couleur, principalement pêché au large des côtes siciliennes. C’est l’opportunité de mentionner que, comme chaque année, les libraires seront présents lors du salon et de nombreuses séances de dédicaces seront organisées. Capucine Junker, du site Property of a Lady, qui a rencontré un très beau succès de fin d’année avec son ouvrage «Diamants de Golconde», le dédicacera et animera une des nombreuses conférences prévues durant ces cinq jours. Malheureusement, nous ne pouvons vous en dire plus car le programme n’est pas entièrement finalisé à l’heure où nous écrivons.

Ne manquez pas cette édition exceptionnelle de GemGenève, où passion et savoir-faire se rencontrent pour célébrer l’art de la joaillerie. Venez découvrir des trésors uniques, vous former aux bijoux anciens ou «pre-loved» et faire la connaissance de jeunes créateurs talentueux. Rendez-vous dans les allées de Palexpo!

Catherine de Vincenti

* Musée d’Art et d’Histoire de Genève, Musée International d’Horlogerie de La Chaux-de-Fonds, maisons Chaumet, Ernst Färber, Faerber Collection, G. Torroni SA, Horovitz & Totah, Humphrey Butler Ltd, Morelle Davidson, N. Torroni, Paul Fischer Inc., entre autres.

Photo: L’an dernier, sous la houlette de la gemmologue et microphotographe Marine Bouvier, une classe d’étudiants en gemmologie de l’école française de Saumur a participé à un concours de photos d’inclusions prises au microscope. Le Prix du Public 2024 a été décerné à Anaëlle Le Fur pour cette magnifique photo d’une labradorite.

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