Après que le Covid ait fait reporter puis annuler plusieurs fois le salon joaillier GemGenève, pour le coup, cet automne est le bon ! Du 4 au 7 novembre, Palexpo a fait revivre dans ses halles le monde étincelant des diamants, pierres précieuses, bijoux et bijoux anciens. Ce fut l’occasion pour la Faerber Collection de présenter son petit dernier, le F.lab. Et de parler un peu de GemGenève avec Thomas Faerber.
Lors d’un bel après-midi au bout du lac, sont réunis, quelques semaines avant le début de GemGenève 3, dans la salle de conférence de la Faerber Collection: Thomas Faerber, le patriarche à l’allure d’éternel jeune homme; Ida, sa fille, qui soutient beaucoup les jeunes créateurs, et Alberto Corticelli, le bras droit genevois de Thomas, qui se plaint de ne plus faire le tour du monde plusieurs fois par année pour montrer les nouvelles acquisitions. «Nous sommes tous dans les starting blocks», sourit avec enthousiasme Ida qui se fait la porte-parole du trio. «Désormais, à quelques semaines du vernissage, plus rien ne peut arriver. Nous nous sommes préparés avec passion et exposants comme visiteurs, sont prêts. J’ai tous les jours des téléphones d’amateurs qui me demandent l’heure d’ouverture du salon afin de ne pas en manquer une miette!»
Les co-fondateurs Ronny Totah et Thomas Faerber
Horovitz & Totah ainsi que Thomas Faerber SA sont deux entreprises familiales très importantes dans le monde des pierres et des bijoux anciens. Ronny et Thomas ont chacun une fille, Nadège et Ida, qui se sont trouvées embrigadées dans cette aventure un peu folle par leurs pères respectifs. «Après le fiasco des derniers Baselworld, nous avons décidé de quitter Bâle pour créer notre ‹foire rêvée›. Un salon fait par des exposants pour des exposants … et une clientèle amoureuse des diamants, pierres de couleur et bijoux anciens. Pas de montres», expliquent en cœur les deux fondateurs. Cela ne veut pas dire que les créateurs et le bijou contemporain soient exclus de GemGenève. Bien au contraire! Ida s’est beaucoup investie dans les ‹Emerging Talents› ou le ‹Vivarium› monté par la célèbre auteure et historienne du bijou, Vivien Becker. Cette année encore, plusieurs écoles d’Art et de Design participent au salon tels la HEAD, le CREA, l’ISG. «Cette édition n’aurait pas pu avoir lieu sans l’engagement sans faille de Ronny et Nadège Totah et leur équipe», tient à souligner Thomas Faerber qui s’empare du téléphone pour appeler Nadège et lui demander un renseignement complémentaire.
Des détails …
Cent vingt exposants sont répertoriés pour cette édition. «Il a été difficile d’en accepter plus à cause d’un problème de ‹bois›. Les constructeurs de stands manquent actuellement de cette matière première pour la réalisation des salons», explique Thomas Faerber. «Mais nous sommes très satisfaits du nombre de participants et vous découvrirez, cette année, quelques nouveaux membres dont nous sommes fiers comme, par exemple, les diamantaires Rosy Blue! Quinze pays sont représentés à Palexpo, avec néanmoins beaucoup d’exposants suisses et américains».
Comment GemGenève a-t-il survécu au Covid?
Thomas Faerber répond volontiers à cette interrogation: «Nous avions heureusement constitué des réserves durant les deux premières éditions. La Confédération nous a également aidés en nous accordant un prêt sans intérêt. D’autre part, nous avons été très soutenus par beaucoup de nos exposants qui n’ont pas exigé le remboursement des sommes qu’ils avaient déjà engagées pour la future édition».
L’avenir proche
Alberto Corticelli constate un regain d’intérêt et d’optimisme un peu partout dans le monde. «Grâce la vaccination et au gouvernement de Mario Draghi, dont le sérieux leur paraît de bonne augure, les Italiens sont plutôt positifs», explique-t-il. «Notre bureau de New-York marche bien et on va reprendre très rapidement les voyages aux USA grâce aux nouvelles recommandations sanitaires assouplies sur ce continent. C’est beaucoup plus difficile pour la Chine et Hong-Kong pour lesquels trois semaines de quarantaine sont encore exigées».
La création du F.lab après les confinements
«F.lab est, pour nous, un nouveau concept qui nous permet de créer une ligne contemporaine avec des pierres modernes ou anciennes», explique Ida. «C’est beaucoup de travail de produire une nouvelle signature. Aujourd’hui, en plus de la création, il faut également penser aux réseaux sociaux. Il faut faire beaucoup plus de photos qu’avant. Là, heureusement, nous pouvons compter sur ma mère, Katarina Faerber, photographe de talent, qui a toujours travaillé pour nous». Une ligne de bagues modernes, avec des pierres magnifiques et souvent des tailles spéciales, a éclos après les confinements. L’équipe recherche maintenant des détaillants sélectionnés à travers le monde, pour représenter cette nouvelle «marque». Alberto Corticelli, quant à lui, n’oublie jamais de mentionner que la maison est toujours prête à acheter des pièces anciennes ou de caractère, signées ou non.
Quand les bijoux anciens et modernes se lient au fil des générations, Färber Collection n’est jamais très loin …
Catherine De Vincenti
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